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LE CANAL DE BERRY
Voir égalment sur le web : | Encyclopédie de Bourges, le canal de Berry par R. Narboux |
Géographie : La rivière le Cher, site de Pascal Guillot | |
par Abel Tortat dans son livre : Le Berry, étude géographique et historique de la région berrichonne.
Librairie-imprimerie Auxenfans, Bourges 1927
"Le canal de Berry, dont la longueur totale est de 261 kilomètres, a été construit dans le but de relier la ville de Montluçon au canal latéral à la Loire (à Marseilles lès Aubigny) et au Cher canalisé (à Noyers près de St. Aignan), et, comme conséquence, de mettre en communication le Canal latéral à la Loire et le Cher canalisé.
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Il se développe sur le territoire de trois départements : Allier, cher, Loir-et-Cher, mais principalement dans le Cher, où sa longueur est de 190 kilomètres. Il se divise en trois branches considérées comme trois canaux différents. Ces trois branches ont leur point de départ à Fontblisse, village situé à 20 kilomètres de St. Amand, et aboutissent, savoir :
La 1re branche, à Montluçon, avec un parcours de 70 kilomètres ;
La 2e à Noyers, avec un parcours de 142 kilomètres ;
La 3e à Marseilles lès Aubigny, avec un parcours de 40 kilomètres
Soit, au total, 261 kilomètres.
( La longueur totale des canaux français fréquentés en 1926, était de 5.326 kilomètres)
La section normale de la cuvette du canal de Berry est de 5 mètres au plafond, 11 mètres en gueule, 2 mètres de profondeur, avec talus inclinés à 3 de base pour 2 de hauteur Le mouillage normal est de 1 m. 50 et les bateaux y circulent avec un enfoncement de 1 m. 10 à 1 m. 20. Ce sont des bateaux du type dit "berrichon", ayant généralement 27 m. 50 de longueur sur 2 m. 56 de largeur, et pouvant être chargés à leur maximum d'enfoncement à 100 tonnes en moyenne. Mais, en raison du tirant d'eau qui ne peut être supérieur à 1 m. 20, leur tonnage effectif ne dépasse pas 65 tonnes. Ils sont hâlés par des ânes, des chevaux ou des mulets.
Les écluses du canal de Berry, au nombre de 96, ont une longueur utile de 28 mètres et une largeur de 2 m. 70.
On rencontre sur le canal de Berry 139 ponts, fixes ou mobiles. Le moins élevé des ponts fixes laisse une hauteur libre minimum de 3 mètres au-dessus du plan d'eau normal
Les chemins de halage sont sablés.
Des transbordements entre le canal de Berry et le chemin de fer d'Orléans peuvent être effectués dans les ports de Montluçon, la Guerche, Pont-vert (Marmagne) et Vierzon- Forge.
Les transbordements entre le canal de Berry et le canal latéral à la Loire s'effectuent au port de Marseilles lès Aubigny.
L'alimentation en eau du canal de Berry, qui a si souvent préoccupé les services intéressés, s'effectue de différentes façons :
La 1er branche (Fonblisse à Montluçon) est alimentée par la rivière du Cher, le réservoir de la Marmande (situé à Isle et Bardais , dans la forêt de Tronçais, - Allier), pour la partie de cette branche comprise entre Fontblisse et St. Amand.
Les 2e et 3 e branches reçoivent l'eau nécessaire à la navigation :
1e des réservoirs de la Marmande et de l'Auron (ce dernier situé près de Bessais le Fromental, Cher) ;
2e des prises d'eau locales
3e de la rivière d'Allier d'où elle est élevée par des moto-pompes installées à l'usine de Mornay sur Allier, à 12 kilomètres de Sancoins.
Mais toutes ces ressources en eau ne suffisent pas, pendant les années de sécheresse excessive, à assurer régulièrement la circulation des bateaux, et des mesures sont prises alors, soit pour réduire leur tirant d'eau, soit pour n'autoriser la navigation que par intermittence.
Pour remédier à cette pénurie d'eau, dont les conséquences sont si préjudiciables à la batellerie, divers projets ont été présentés à l'Administration des Travaux Publics, dans le but de construire une rigole amenant de Moulins (Allier) à Sancoins (Cher) les eaux de la rivière d'Allier. Le dernier de ces projets date de 1901 ; il prévoyait une rigole à grande section, navigable, et l'estimation des dépenses s'élevait à 16.500.000 francs. Tout en reconnaissant l'utilité de ce nouveau canal, l'Etat ne peut alors accorder les fonds nécessaires à son exécution.
D'un autre côté, le service des Ponts et Chaussées a étudié à plusieurs reprises, notamment en 1881 et en 1911, un autre projet assurant, d'une part, l'alimentation en eau du canal de Berry, et faisant, d'autre part, de celui-ci une voie navigable ouverte aux bateaux à fort tonnage : nous voulons parler de l'agrandissement de ce canal.
La réalisation du projet d'agrandissement du canal de Berry, classé en première urgence par la commission de l'outillage national, est attendue avec une légitime impatience par les populations du Cher et de l'Allier, et les chambres de commerce de ces deux départements n'ont pas hésité à faire de véritables sacrifices en argent pour apporter d'importants fonds de concours à l'état.
Le canal de Berry une fois élargi n'aurait plus qu'à attendre le jour où il ferait partie de la grande ligne navigable projeté entre Nantes et Bâle.
On voit donc qu'elle importance considérable pour le commerce et l'industrie de notre région s'attache à l'exécution des travaux d'agrandissement du canal de Berry. Nous souhaitons ici très vivement que l'Etat prenne en considération les nombreux voeux émis par les habitants du Cher et de l'Allier, voeux appuyés par les parlementaires de ces deux départements, lesquels finiront, il y a tout lieu de l'espérer, par obtenir l'allocation des fonds nécessaires."
-Abel Tortat 1927-
Le décret du 3 janvier 1955 porte déclassement et aliénation du canal de Berry.